
Ce portrait, dessiné au crayon , n’est certes pas très bien réussi, mais il a sa place ici et son importance, puisque c’est le premier visage que j’ai réalisé dans des circonstances que je ne saurais oublier, et qui expliquent sans doute le choix inconscient que j’ai fait ensuite de ne me consacrer qu’aux visages.
Rose est ma mère, et en cet été 1987, elle vivait ses dernières semaines : atteinte d’un cancer, elle avait perdu ses forces physiques et mentales. Je vivais seule avec elle et je la revois assise pendant des heures dans un fauteuil, et comme perdue dans des pensées douloureuses et incommunicables.
J’ai passé bien du temps, assise en face d’elle à la regarder, et l’’idée m’est venue de tenter de dessiner ce visage de douleur et d’absence.
Ensuite elle est partie… et j’ai continué de voir des visages… et de tenter de leur donner vie !